Un immense tambour (la peau tournée vers le ciel), une lampe rouge placée
juste en dessous et des cymbales, du cuivre, disposés sur les côtés.
Antez, l'infini en toutes choses mais surtout dans sa musique, un geste unique ;
en frottant une cymbale sur la peau, Antez donne naissance à une note qu'il
conservera coûte que coûte en tournant autour de l'instrument.
Ici le temps ne compte pas, cette gigantesque note sans fin se déploie
dans la pièce, elle s'enrichit et se charge de micro variations, de lignes
de fuite déchirées, suaves, agressives ; elle contient les mécanismes du monde.
Quand Ricardo (du sang portugais coule dans ses veines)
atteint le noyau de sa musique, celle-ci nous élève et gagne en nous un espace
caché dans notre âme d'humain. On peut se sentir aux pieds de la grande
vache noire de Lascaux, ou la tête plantée dans l'océan...
on peut avoir envie de crier. Bourlingueur depuis des années et des années,
artiste ultra punk au service d'un art radical dont l'intensité des émotions
détruit l'ordre... mais que c'est beau ces gens sur cette terre,
qui ont une autre vision de la musique(ici rotative), qui la touchent par
d'autres bords et la partagent. Car oui, c'est juste de la musique.

Aymeric Hainaux mai 2022.


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Dans la circulalité du frottement des matières et du mouvement corporel,
CONTINUUM envisage le son comme trajectoire modulée en profondeur
par le temps parcouru, dont les frictions  libèrent la  musique de leur itinéraire,
par sympathie avec le lieu et ses résonances propres.

Festival Akouphène, Genève 2019.
 

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Antez, un magicien !

Cent regards plus les nôtres
Fascinés les uns les autres
Envoûtés par le son suspendu
Lentement minutieusement issu

De l’action d’instruments conçus
Pour dialoguer avec la peau tendue
Antez le magicien inventant son manège
Tourne inlassable créateur de sortilèges

Sous ses doigts mesurés un monde
Fabuleux s’élève au fil de la ronde
Aigus et lancinants sourds et éclatants
Les sons se dispersent aux quatre vents

D’un tube s’échappe un plain chant
Une cymbale entre en mouvement
Saccadé haché surgit un long vibrato
Soutenu s’achevant en un dernier sanglot

Des entrailles de la terre jaillit le magma
Etincelles fusant en harmonieux brouhaha
Des Temps Modernes machines haletantes
Sourdent des stridences de vapeur sifflante

Pont jeté patiemment entre les âges
S’assemble sous les doigts du sage
Cette structure idéalement composée
Cristal vibratoire aux facettes empesées

Les notes éclaboussent et glissent
Rebondissant aux murailles lisses
De l’improbable palais médiéval
Selon un rituel religieusement idéal

Marc Ely, Monptellier 2015.


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Rituel énigmatique, une étrange danse, une transe autour d’une percussion qui
entre progressivement en vibration. Un voyage sonore acoustique qui nous
fera entrer dans un vortex d'émotion.

Sombre plaisir, Saint-Cierge-la-Serre 2020.



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Une cérémonie énigmatique, qui invoque les esprits d’on ne sait quel monde parallèle.
Un sorcier du son qui entame une étrange danse, une transe, en  circonvolution
autour d’une grosse caisse horizontale, centre d’un univers qui entre
progressivement en vibration. D’abord fragile, à fleur de peau, avant d’enfler,
gronder, de se propager au sol, aux murs, à toute la ville peut-être…

Festival Bruisme, Poitiers 2016.